Les 24 survivants de la garde d'Equidé, dont le féroce combat contre les bainites a prouvé la loyauté au royaume, ont rejoint les civils qui avaient trouvé refuge aux Crinières Bleues avant le désastre. Tous ont arraché leurs insignes avant de les piétiner et de les abandonner dans la boue, couverts de crachats, et ont depuis soigneusement supprimé de leur équipement rutilant tout symbole pouvant les rapprocher de leur ancien seigneur.
Des combattants qui portaient les couleurs de la baronnie Gueulelion, aucun n'a survécu, massacrés avec les bainites déguisés dans le feu de l'action. Les familles du vicomte Romuald de Boitenberg et du baron Johakim d'Auge, atterrées, n'ont de cesse de proclamer l'innocence de ces derniers, victimes d'après elles d'un complot des félons visant à rassembler la noblesse du royaume sous prétexte d'entraide, afin de mieux la livrer aux bainites. Les familles des 15 soldats massacrés, venues de Port Treal, secondent ces affirmations, et tous accusent les 100 dernières recrues du Félon, hâtivement recrutées...
Tous ces réfugiés ont été installés tant bien que mal à l'intérieur de la palissade de la baronnie, de même que les 200 Gardes Royaux s'y étant rendus après la retraite.