Les cornes du cerf

L'esclandre qui couvait depuis ce matin en ville a enfin éclaté lorsqu'Aldontès à jeté en fin d'après-midi sa femme et toutes ses affaires hors de son établissement en la répudiant, devant de nombreux témoins qui trainaient là. Lemistio et Sarley sont désormais indésirables dans l'auberge.

Les curieux auront pu entendre Anwen, après avoir pansé les mains brisées des deux blessés, inviter Sarley chez elle.
Lemistio, quant à lui, n'était plus là pour profiter de l'invitation, mais regagna la bijouterie plus tard dans la nuit, sous une pluie battante...

Depuis qu'elle a été chassée par Aldontès, que Lemistio a quitté l'île, Sarley s'est organisé un nouveau rythme de vie pour le moment.

*Avant même que l'aube soit levée*
Tous les matins, Anwen et Theldorn ont leur petit déjeuné préparé sur la table.
Tous les matins Grut voit Sarley, qui le salue en souriant en lui apportant son petit déjeuner et qui s'en va ensuite en refermant doucement la porte de la boutique.

*A l'aube*
Elle va saluer les gens de la terre et les aide aux tâches, en échange de produits fermier.
La vache bien habituée maintenant, vient chercher ses caresses en échange de son bon lait tiède.
Les ruches laissent de leur nectar à disposition.
Puis elle va faire ses petits achats.

*En début de matinée*
On la croise, avec au ventre, l'envie de croquer dans ses pains tous frais et encore tiède. Leur odeur étant la promesse à des saveurs, aussi variées que préparées avec finesse.

*En fin de matinée*
On peut la voir se diriger dans la forêt, un sac vide avec elle.

*En début d'après-midi*
Elle revient un sac bien rempli et va passer quelques heures à la boutique de vêtements. C'est encore avec peine mais non sans moins de volonté, qu'elle transpire à tanner les peaux, travailler les cuirs, coudre et fabriquer des bottes, des gants, des tabliers et autres.
Ses mains la font souffrir encore, le travail des peaux n'étant pas une maigre tâche. Ses doigts, même si habitués en couture, sont sollicités sans relâches, afin de se faire aux efforts que les cuirs exigent.
La transformation des matériaux minéraux en fin fils divers, sont les gestes accomplis avec aisance. Les longues années à travailler les roches et les bijoux, se payant aujourd'hui à ce savoir faire.

*En milieu de l'après midi*
Elle s'engouffre dans la mine.
Chaque pierre, chaque pépite sont précautionneusement extraite.
Puis les matières sont fondues et les alliages testés, avant de les marteler à reproduire des exemples d' armes basiques.
Les bases des gestes devenues affirmé, elle s'arme de patience pour recréer des outils spécifiquement utiles aux besoin des travaux de la ferme.
Ils sont simples, mais leur solidité permettra de ne pas les briser aux premiers coups donnés.

*En début de soirée*
Elle rentrera couverte de poussière, son précieux sac se remplissant petit à petit de tous ce qui est nécessaire aux besoin d'un fermier et des travaux de sa ferme.

*En fin de soirée*
Elle ressort pour se balader à travers l'île au gré des rencontres avec ses habitants.
On peut constater qu'elle n'a plus ses longs cheveux, que leur coupe punitive a été corrigée.
Maintenant une mèche bien dessinée et adaptée à la coupe, reste pour cacher ses yeux stigmatisés.
Sa beauté n'en est que plus révélée par cette espèce de maturité nouvelle. Non seulement de part sa coupe, mais également de part cette détermination, que plus vive, que l'on peut ressentir à travers son regard ou sa démarche sensuelle et raffinée, la vulgarité n'ayant plus sa place aujourd'hui.

À nouveau très solitaire, sa discrétion après ses journées de travail, ne permet plus vraiment de savoir ce qu'elle fait, loin des regards, loin du brouhaha de l'auberge.

Pourtant, à chaque bateau qui accoste, on peut la voir sur la petite colline, observer qui débarque ou qui embarque.

De temps à autre, c'est près du phare qu'on peut la voir.
Mélancolie dans son regard, détermination dans ses silences, le corps offert aux caresses du vent qui joue avec les tissus de ses robes.
On a l'impression qu'elle écoute le chant du vent, l'impression qu'elle désire quelque chose dont le secret fait tous les mystères de son attitude.
Les lèvres semblent parler à quelqu'un, pourtant nul n'est présent.
Ses mains sont ouvertes, paume tournée vers le ciel, de chaque côté de son corps. On a l'impression qu'elle aspire le vent qui l'enlace.
Ses yeux brillent, telles les étoiles dans le ciel découvert.
Sa peau légèrement halée par les bien faits du soleil sur l'île, lui donne un petit quelque chose d'exotique, pouvant laisser à tout à chacun, des pensées des plus suggestives.

Puis elle rentre passant près de l'auberge. Tous les présents, pourront la voir, alors qu'Aldontès rentre, l'observer avec tendresse, baissant les yeux pour disparaitre dans la nuit, à chaque fois qu'il pose son regard sur elle.

Après, rentre à la boutique ou elle accompli toutes les tâches à la rendre propre, accueillante et prête à l'emploi.
A l'étage, elle termine sa longue journée en rendant à la demeure, son aspect irréprochable et soigné.

La nuit est déjà bien avancée, quand elle s'allonge enfin sur le canapé mis à sa disposition. Elle est épuisée mais pourtant, jamais elle se soustrait à ses obligations dont ses nuits ont le secret.

*Un jour par semaine*
Elle se l'octroie sans miner, sans tanner. S'occupant plus à fond de la maison, aux lessives ou a faire un repas plus élaboré à ses employeurs.
Son temps libre restant, elle se l'accorde à ses affaires personnelles, préparant ses projets, mettant chaque pièces de cuivre pas dépensées, bien à l'abri.
Elle ne reste pas pour autant plus dans la maison, elle en profite pour laisser Anwen et Theldorn à leur vie.

L'indépendance a son prix, mais la volonté de réussir ses projets est si forte, que Sarley n'y ménage aucun effort.

Ce matin, elle s'est levée d'humeur taquine. Est-ce le fait d'avoir gagné aux osselets ou celui d'avoir obtenu la permission de goûter avec parcimonie à un nectar défendu?

Quoi qu'il en soit, sur la table du petit déjeuner d'Anwen et Theldorn il y a une petite nouveauté étonnante.

Chacun trouve dans son assiette, un petit bonhomme en pain. Les dessins des yeux, du nez et des lèvres sont fait avec des graines. Les cheveux sont représenté par une coulée généreuse de miel autour de la tête. Les corps représentent avec beaucoup de respect, les courbes attirantes d'une femme et d'un homme. Celui de Theldorn est muni d'une grosse hache, celle d'Anwen d'un poinçon d'orfèvre.

Grut lui se voit remettre un Grut en pain parfaitement reproduit, tenant un fouet. Son expression de surprise était telle, que Sarley en sortant, en riait de bon coeur.

Elle alla ensuite rendre visite au magicien, lui commandant les concoctions anti-bébé pour quelques mois.

C'est au débarcadère, plus tard, qu'elle se rendit, distribuant à chaque docker présent, une barre de céréale. Elle y resta à les observer jusqu'au moment de leur repas du midi, constatant que leur appétit était moins gros, grâce à ses barres riches et consistantes avalées quelques heures avant.
Elle leur fourni alors à chacun un jus de fruit frais, pour constater là aussi, qu'ils bénéficiaient d'une énergie nouvelle en l'accomplissement de leurs rudes tâches.

Satisfaite de ses tests réussi, elle fini par les quitter pour rentrer chez son employeur, reprenant les tâches habituelles de la bonne tenue de la maison et la bijouterie.
Elle en profita même pour rejoindre Grut en son bain, pour passer avec lui un moment intime, lui apprenant quelques points érogènes en préliminaires, qui font un effet assuré sur les femmes.

Lorsque la soirée fut bien avancée, elle ressorti, pour profiter de la nuit douce et sereine. Elle fit le tour du village, prenant le temps d'échanger quelques mots avec ceux qu'elle croisait.
Quand le moment fut venu de croiser le regard d'Aldontès, elle se rendit près de l'auberge. Cette fois elle ne baissa pas les yeux, elle lui sourit en lui envoyant un doux baiser du bout des doigts, puis disparu de son champ de vision, pour rentrer.

Elle se fit toute discrète pour ne pas déranger le couple à ses occupations et sorti les osselets, se préparant à accueillir son partenaire. Le reste de la nuit fut une ode dédiée et dévouée au vainqueur.

Après être restée dubitative devant son assiette et un regard interloqué à Theldorn, Anwen après un haussement d'épaules, yeux levés au plafond, démembra et décapita méthodiquement son double comestible avant de le manger sans autre commentaire.

Ce matin là, après avoir scrupuleusement rempli ses obligations, elle brisa le train train quotidien.

C'est dans une tenue chic et genre, un chapeau à la plume légère, qu'elle alla au port.
Les marins ou docker envieux de goûter à nouveau ses pains et ses jus, n'ont pu que s'en tenir à la simple idée d'en saliver sans satisfaire leurs papilles.
Les plus tenaces, réussirent à en obtenir en offrant 2 pièces de cuivre par pain ou par jus, avant qu'elle accepte.
Elle profita de passer un peu de temps à les caresser dans le sens du poil, pour qu'ils n'oublient pas ensuite de faire comprendre que sa présence à l'auberge pourrait être un atout, à favoriser leurs dépenses en consommations.
Elle n'omit pas de faire comprendre sa tristesse d'avoir blessé son époux, tout en faisant entendre de lui, qu'il était celui qu'elle portait toujours profondément en son coeur.
Elle n'insistait pas sur ce fait, elle le glissait de temps en temps discrètement, usant d'empathie, pour se donner ainsi l'occasion de voir par le temps, ce qu'il en adviendrait.

Plus tard, elle profita d'aller nager sur la plage du phare, sans prendre le risque de s'éloigner trop du bord. Puis exposa son corps aux caresses du soleil, se laissant aller à rêvasser.

Killian était parti, elle l'avait vu monter à bord. Cela la fit sourire, elle n'attendait rien de lui. Elle essayait de s'imaginer le suivre à ses ambitions, restant qu'une simple chose dont il ne se soucierait guère et qui ne serait au final que la femelle qui lui offrirait des descendants. Femelle parmi d'autres, vivant en un clan moitié sauvage ou la finesse d'esprit n'aurait pas de place.

Lemistio ne rentrait pas. Elle s'amusait à l'imaginer découvrir le Continent, sa guerre et ses êtres qui semblaient figés dans leurs principes. Il lui rappelle un peu Eodred, dans cet esprit un peu fou. Mais lui restait attentif à elle, son esprit ouvert et tordu pourtant, forçait en elle la méfiance. Comment allait il revenir ?
Des images salaces virent lui titiller l'esprit. Trop sage depuis des mois, elle fini par se vouer à des plaisir égoïstes, laissant toute son imagination décupler leurs expressions de jouissances.
Ce n'étaient pas les crabes géants qui auraient forcé à la pudeur, l'un d'eux sous son contrôle, s'occupait à ne pas laisser d'autre venir la déranger.

Elle fini par s'endormir seule sur cette plage tranquille. Tout était une représentation idyllique d'une journée de vacances loin des stress quotidiens. Pourtant, son sommeil se changea en un cauchemar.
Des images du passé virevoltaient dans une incohérence totale , d'autres lui rappelaient qu'elle n'avait plus droit à l'insouciance. Elle rêvait des abysses, elle revoyait des flash de ses voyages astraux, les tortures subies, les viols brutaux et sauvages, des visages qui s'étaient damnés pour elle, qui lui souriaient avec cette pointe de sarcasme dans le regard, pendant qu'ils s'adonnaient à des orgies, dont les mots ne peuvent décrire l'exacte expression de leurs affres.
Si une image tentait s'imposer pour représenter douceurs ou amour, immédiatement elle était avalée par une mâchoire immonde et gigantesque, dont le pourtour était une sorte de nuage noir et informe.
L'imperturbable litanie résonnait au loin »...JE suis le dernier des miens...». Puis une autre phrase »...Son feu se meurt, ravive le ou la Prophétie se réalisera... ». Et une autre »...Ecoute le vent du Sud Sarley, un jour tu seras mienne, je te laisse le temps de réfléchir, l'éternité est patience... ». Depuis le premier jour ou ses phrases lui furent murmurées, elles se sont installée en son esprit pour ne jamais la quitter, ne jamais lui donner de réponses. « ...Ma douce Sarley, il est trop tôt encore, mais ton destin est écrit, il sera à côté de moi.... »

Le soleil se couchait quand elle reprit pied dans la réalité. Elle quitta le lieu sans se retourner, sans laisser les restes de son cauchemar l'envahir.

A la maison, Anwen et Theldorn trouverons un festin à base de crabe, de mousses de légumes et de riz parfumé. Le dessert sera un plat de fruits aux éclats de leurs meilleures saveurs. Un bouteille de rhum, une autre d'un vin rouge au tanin du soleil, ainsi que des jus de fruits frais, trônant au centre de la table.
Grut aura reçu sa portion aussi, dessert inclus. Belasko lui, bénéficiera de quelques gouttes de son sang, dans le raisonnable.

Sarley était vêtue simplement et tout de noir, de grosses bottes pas du tout à sa taille et de gants de cuirs. Ses cheveux étaient prisonnier d'une cagoule, voulant ainsi n'en laisser aucun se perdre. La lueur de ses yeux, minutieusement tenue à la pénombre par un petit voile les couvrant sans l'empêcher de voir, en plus de l'ombre de la cagoule rendant son visage méconnaissable. Elle avait couvert son odeur personnelle, en ayant frotté sa peau avec la terre et les herbes de la tropicale, récoltées peu avant.

Elle épiait depuis plusieurs heures déjà, un petit groupe de pygmées. Malgré son invisibilité, elle se méfiait du pygmée druide. Elle se mettait jamais dans le sens du vent, qui aurait porté son odeur à leurs narines fines. Telle la panthère, elle épiais tapie à l'affut de la moindre faute.

Elle avait une idée en tête et la mènerait à bien, même si elle devait y passer toute une semaine.

Le moment opportun se présenta quand l'un d'eux, fini par s'éloigner des autres, alors qu'il était attiré par un serpent.
C'est pendant qu'il bondit sur l'animal, qu'elle en profita pour le dominer. Elle lui ordonna de tuer le serpent et le prendre avec, puis de la suivre à l'opposé du groupe d'où il venait, en silence.
Elle lui mit les menottes drows aux poignets, de sa corde lui lia les chevilles ensemble et le cou. Si il tentait trop bouger, les liens se serraient à l'étouffer ou lui scier la peau.

Elle parti avec son prisonnier, jusqu'à un endroit très ombragé ou les grands arbres ne laissaient presque pas filtrer le soleil à travers les feuillages, sur un petit surplomb ou elle pouvait surveiller si quelqu'un approchait. Elle invoqua un blaireau, qui montait la garde.

Première chose qu'elle lui fit, fut de lui couper la langue et lui crever les yeux, puis les lui fit avaler. Elle prit son temps à le faire, voulant qu'il souffre comme pour atténuer ses propres souffrances.
Elle lui arracha les doigts un à un avec les crocs du serpent mort récupéré, grattant avec patience et plaisir la chair.
En parallèle, elle lui insufflait en son esprit, la possibilité de ne plus souffrir si il prenait le chemin qu'elle lui démontrait. Il se voyait le chef d'un clan. Un clan qui serait protégé et évolutif si il travaillait pour elle. Il voyait aussi tous les plaisirs qu'elle lui corderait et bien d'autres.
Elle sentait la souffrance qui harcelait ce petit être, son désir de toucher aux tentations qu'elle lui proposait.
Elle mélangeait les tortures à des caresses physiquement aussi, alors que les doigts de pieds subissaient les affres de l'horreur.
Puis elle s'amusa à provoquer son désir sauvage de mâle jusqu'à le pousser au premier spasme annonçant la perte de maîtrise et là, alors qu'il était complètement soumis à la seule envie de jouissance, elle lui écrasa son tendu entre deux petite pierres aux arêtes tranchantes.
Il na pas crié, tant le plaisir et la douleur lui procurait une sorte de transe lui permettant de passer au dessus des ressenti corporels.
Sarley était elle même dans un état dont elle n'avait jamais prit conscience. Elle laissait ce désir profond et tellement contenu de cruauté vengeresse vivre, aussi intensément que ses bourreaux du passé lui avaient fait subir.
Puis elle réalisa ce qui lui arrivait, elle fini par trancher la gorge de son prisonnier, abrégeant les atrocités qu'il subissait. Elle ne chercha même pas a savoir si il était déjà mort, quand elle fini par éliminer toute trace de lui par l'acide.

Elle prit soin d'effacer toutes marques de sa présence et envoya le blaireau distraire les autres avant de rentrer par le phare.

Ce soir, Sarley est restée longtemps à tenter comprendre ce qui lui était arrivé. Elle tenta fuir ses pensées à travers les heures auprès de l'être de ses nuits.

// HRP : à faire valider par un DM, les pygmées auraient très bien pu capturer Sarley, et non l'inverse ....

Il semblerait que la petite *fête* et discutions du jour d'avant avec Theldorn, lui aie donné une énergie décuplée.

Toute la matinée depuis l'aube, elle l'a passe à laver les grands rideaux, les tapis, les sols, faire la lessive en plus des usuels ménagers. La maison sent le frais.

Le menu est composé d'une quiche aux lardons et de tartelettes au citron pour le dessert. Une bouteille de rhum trône sur la table ainsi qu'une autre de vin, toutes deux décorées d'un ruban rouge.

L'après midi, elle fit la tournée de l'île.

Les marins et docker ont pu lui acheter pour quelques pièces, du pain perdu plus consistant et des tartes aux fruits.

Elle passa ensuite parmi les paysans, partager d'autres tartes ou pains perdu avec des jus de fruits.
Discutant avec eux, elle fit passer le message, qu'elle était toute disposée pour des prix modiques, à leur créer des gants ou ceintures ou bottes de cuir de bonne qualité, ainsi que des serpes simples ou acérées.
Elle leur montra même quelques bijoux, avec des vertus particulières simples ou plus élaborées, assurant qu'elle pouvait leur en fournir pour pas cher.

En soirée, elle prit le temps de prendre bien soin d'elle, se mit toute en beauté. Puis elle emballa délicatement les nouveaux osselets, qu'elle avait longuement travaillé. Ils étaient en adamanthium, chacun incrusté d'une pierre différente, taillée avec précision, à l'effigie de son futur propriétaire.

En caressant ronron le chat, en boule sur ses cuisses, elle guettait impatiemment la tombée de la nuit.